Dans le contexte du coronavirus COVID-19, les missions des garde-champêtres ont été étendues par la Loi (n°2020-290), à la verbalisation pour faire respecter les mesures de confinement prises par le Gouvernement. Rencontre avec Joffrey, garde champêtre de Grand Paris Seine Ouest, et Guillaume, Maréchal des Logis Chef du régiment de cavalerie de la Garde Républicaine.
Qui est la Police Verte et quelles sont ses missions ?
Joffrey SERVOIR, garde champêtre de la Police Verte de Grand Paris Seine Ouest.
Joffrey : La Police Verte est un service de Grand Paris Seine Ouest, armée principalement de gardes champêtres. À terme, nous devrions être 8, déployés sur les 8 villes de l’intercommunalité. La mission principale de la Police Verte est de sensibiliser au respect de l’environnement et notamment aux incivilités des usagers comme les dépôts sauvages, les déjections canines non ramassées, les mégots de cigarette… En fait, tous les déchets déposés sur l’espace public à des moments et des endroits qui ne sont pas adaptés. Par exemple, les dépôts de déchets verts en forêt, peuvent devenir un réel problème environnemental ; il peut y avoir des plantes invasives jetées sur le bord de la route qui risquent de reprendre. Nos missions sont donc de surveiller, patrouiller, vérifier, rechercher les auteurs de dépôts sauvages.
Comment se déroulent les patrouilles avec la brigade équestre de la Garde Républicaine ?
La Police Verte compte notamment une brigade équestre de la Garde républicaine.
Joffrey : On travaille très régulièrement avec la brigade équestre de la Garde Républicaine, puisqu’ils patrouillent chaque jour sur un des secteurs du territoire de GPSO. Aujourd’hui, nous avons décidé de faire une patrouille en commun afin de travailler directement ensemble. Nous avons de très bonnes relations avec eux. Nos missions sont complémentaires ; nous sommes très mobiles grâce à nos véhicules, ce qui nous permet de nous déplacer rapidement d’une extrémité à l’autre du territoire. D’autre part, nous connaissons tous les acteurs susceptibles d’intervenir sur GPSO, nous faisons donc le lien entre les différentes entités (Police Nationale, Police Municipale, Services Techniques des Mairie ou de GPSO, la Direction Interdépartementale des Routes, l’Office National des Forêts…). La Garde Républicaine nous apporte une visibilité très importante, une expérience et des possibilités étendues en matière d’enquête.
Le gros avantage du déplacement à cheval, même en zone urbaine, c’est que les Gardes Républicains sont plus en hauteur que nous, ce qui leur permet d’avoir une vision beaucoup plus étendue du secteur et de la situation. De plus, ce sont des gendarmes, complètement équipés et armés.
Guillaume, Maréchal des Logis Chef du régiment de cavalerie de la Garde Républicaine.
Guillaume : Travailler avec les gardes-champêtres fait que nous sommes complémentaires. Ils se déplacent à pied et ont une très bonne connaissance du terrain, et ils sont déployables partout. À notre niveau, être à cheval nous permet de nous déplacer assez rapidement partout, d’avoir une vision panoramique et de couvrir de grandes distances. Une patrouille avec les gardes champêtres de Grand Paris Seine Ouest dure en général 3 heures, sur lesquelles nous sommes en capacité de couvrir une bonne vingtaine de kilomètres.
Patrouille des gardes champêtres de la Police Verte dans les parcs du territoire.
Quelles sont vos nouvelles prérogatives dans le cadre du confinement ?
Joffrey : Depuis la publication de la Loi au Journal Officiel, mardi 24 mars, nous sommes compétents comme des policiers municipaux en tant que gardes-champêtres pour relever les infractions au confinement. Quelqu’un qui est dehors sans avoir d’attestation, quelqu’un qui a une attestation mais qui ne correspond visiblement pas à la réalité des choses, les gens qui en abusent… ils encourent une contravention de 4ème classe, soit une amende de 135€.
Le weekend dernier, nous étions présents sur le terrain sur tout le secteur forestier, en soutien pour surveiller notamment les abords du complexe sportif Marcel Bec, situé au cœur de la forêt de Meudon, fermé au public depuis le début de la crise sanitaire, où plusieurs intrusions de personnes ont été constatées ces dernières semaines. Bien que ce soit fermé, il y a quand même des gens qui passent au-dessus des grillages pour rentrer. À deux équipes, nous avons contrôlé une cinquantaine de personnes sur tout le secteur de la forêt de Meudon sur les 2 jours.
Brigade équestre de la Garde républicaine en patrouille avec la Police Verte de GPSO.
Guillaume : Nous exerçons nos fonctions de gendarmes [ndlr : la Garde Républicaine est une unité de la Gendarmerie Nationale], pour ma part en tant que sous-officier. Nous sommes sur le terrain pour faire essentiellement de la prévention et de la sensibilisation, pour aider les gens à compléter leur dérogation, leur expliquer le problème afin qu’ils respectent les mesures prises.
Nous ne sommes pas là pour verbaliser, mais pour rassurer les gens et faire en sorte que tout se passe bien. Dans les cas exceptionnels, s’il y a un manquement manifeste aux règles mises en place par le Gouvernement, nous pouvons être amenés à verbaliser.