Le 4 mai 2020, une machine à fabriquer des masques chirurgicaux jetables prend ses quartiers à Meudon. Depuis, elle travaille sans relâche pour produire jusqu’à 100.000 masques par jour. Autour d’elle, une vingtaine de salariés se relaie jour et nuit. Elle est au cœur de la nouvelle usine où sont conçus une partie des masques commandés par le territoire de Grand Paris Seine Ouest (GPSO).
Le Masque Français, usine de masques chirurgicaux, s’installe à Meudon
Emmanuel Nizard, l’entrepreneur qui a lancé Le Masque Français à Meudon.
L’idée d’une usine de masques locale émerge dès le mois d’avril, deux semaines après le début du confinement. Emmanuel Nizard, dirigeant d’un cabinet de conseil en stratégie – implanté à Boulogne-Billancourt, fait un double constat : d’un côté, son métier lui confère l’expertise et le savoir-faire pour développer une nouvelle entreprise ; de l’autre, la France manque de masques. « On conseille le client sur le lancement d’un produit. On connaît les méthodes, on a les outils digitaux pour tout mettre en place. Pas de masques ? On sait faire, donc on l’a fait ! »
Produire local, pour le sens et l’indépendance
Dans la foulée, Emmanuel Nizard et son équipe se mettent en quête de matières premières, avant même d’acheter la machine. Ils cherchent à se fournir auprès d’entreprises françaises ; mais très vite, ils se heurtent à un véritable « désert ». Les fabricants de matières filtrantes pour masques se sont fait rares avec la désindustrialisation. Mais à force d’envoyer des centaines de mails, les Boulonnais trouvent un fournisseur dans le nord. Le marché est conclu.
« Il faut produire local pour avoir une indépendance stratégique, mais aussi pour donner du sens aux vies des gens. C’est fait chez nous ! »
L’approvisionnement en matières premières de France est verrouillé : reste à commander la machine. C’est la seule partie du projet à venir de l’étranger. Importée depuis la Chine, elle s’installe début mai dans un ancien garage à Meudon. Ainsi naît « Le Masque Français », une usine de proximité, qui produit local. Une valeur fondamentale pour Emmanuel Nizard. « Notre stratégie est d’être au même prix que les masques chinois de même qualité vendus en France. »
« Le message qu’on veut envoyer, c’est qu’il faut produire local pour avoir une indépendance stratégique, mais aussi pour donner du sens aux vies des gens. C’est fait chez nous ! » souligne-t-il, non sans fierté. Lui qui vit et travaille à côté de la mairie de Boulogne-Billancourt voulait être « à 10 minutes de route ».
Grand Paris Seine Ouest, premier client du Masque Français
Le premier client n’est autre que Grand Paris Seine Ouest (GPSO). L’établissement public territorial et ses 8 villes ont besoin de 500.000 masques chirurgicaux. Une commande qui permet à l’usine d’acheter rapidement une deuxième machine afin d’augmenter la production quotidienne. Entre les commandes des villes des Hauts-de-Seine et des collectivités territoriales d’Île-de-France, l’entreprise doit déjà livrer pas moins de 3 millions de masques.
Les particuliers peuvent également commander des masques via le site web de la marque. Ces masques chirurgicaux offrent un haut de niveau de protection puisqu’ils sont conformes à la norme EN 14683 et répondent au grade médical. À terme, si le COVID-19 décline et que le besoin en masques pour le grand public décroît, Le Masque Français compte bien continuer de produire pour le milieu hospitalier.
Que faire des masques jetables usagés ?
Dans le cadre de l’épidémie de coronavirus COVID-19, les déchets potentiellement infectieux (masques, gants jetables, mouchoirs usagés…) doivent faire l’objet de précautions strictes :
- Enfermer les déchets infectieux dans un sac poubelle dédié, disposant d’un système de fermeture par liens, et d’un volume adapté, soit 30 litres au maximum.
- Placer le sac dans un deuxième sac poubelle, également fermé, et stocker 24h afin de réduire la viabilité du virus sur les matières poreuses.
- Jeter le sac dans le bac gris (ordures ménagères).
Ne jetez pas vos masques usagés sur la voie publique.