Du lundi 16 novembre 2020 et jusqu’au lundi 15 mars 2021, les agents d’astreinte de Grand Paris Seine Ouest (GPSO) sont mobilisables pour intervenir 24h/24, 7jours/7 sur l’ensemble des 8 villes du territoire, pour affronter l’hiver et ses éventuels épisodes neigeux. Emmanuelle Delamaire, responsable du magasin pour la direction territoriale Ouest, explique ses missions dans ce cadre.
Emmanuelle Delamaire, responsable du magasin pour la direction territoriale Ouest : « Le magasinier est le premier arrivé et le dernier parti »
Quelle est votre mission dans le cadre du dispositif de viabilité hivernale ?
Je suis responsable du magasin pour la direction territoriale Ouest (DTO), qui couvre les villes de Chaville, Marnes-la-Coquette, Meudon, Sèvres et Ville-d’Avray. Je dois m’assurer que les équipes, disposent du matériel nécessaire pour déneiger et saler les rues.
8 équipes de deux personnes mobilisées pour le salage mécanique et 4 équipes de deux personnes pour le salage manuel
Sur la DTO, nous avons chaque semaine 8 équipes de deux personnes mobilisées pour le salage mécanique, qui travaillent avec une déneigeuse et une saleuse, et 4 équipes de deux personnes pour le salage manuel, équipées de pelles à neige et d’épandeurs. Mon rôle est de m’assurer en amont de l’intervention du bon approvisionnement en matériel pour les équipes de terrain, et de répondre à leurs besoins avant leur départ sur les 5 villes concernées. Je suis leur point d’entrée : dès qu’ils ont besoin de quelque chose, ils me le demandent, et c’est à moi de leur fournir, pour qu’ils puissent partir le plus rapidement possible. Par exemple, je m’assure que les agents du salage manuel sont équipés en pelles à neige, ou encore que tous les véhicules disposent de leurs sacoches d’intervention contenant des lampes frontales et des bombes de dégivrage, mais aussi les télécommandes du camion pour déclencher les gyrophares et le versement de sel sur les chaussées, ainsi que les parcours de salage pour chaque équipage.
Je suis également garante de l’approvisionnement en nourriture des équipes : s’ils sont en intervention de 19h à 4h du matin, c’est à moi de m’assurer qu’ils aient à manger (dîner, petit-déjeuner). De même, il faut leur fournir des lits de camp, afin qu’ils puissent se reposer entre deux salages, quand la mobilisation dure toute la nuit.
Comment fonctionne le système des astreintes ?
Avec mon binôme Sébastien Delaunay, nous partageons le poste de magasinier pendant la viabilité hivernale une semaine sur deux. Pour ma part, cette année je suis mobilisée les semaines impaires, du lundi 8h au lundi suivant à 8h : de 8h à 17h, je suis à mon poste habituel, c’est-à-dire adjointe au chef de service administratif et financier de la DTO, et c’est Hervé Prudhomme, le magasinier en chef de la DTO, qui assure les interventions en journée. Lorsque je suis d’astreinte, je prends sa relève à partir de 17h et jusqu’à 8h le lendemain matin.
Depuis combien de saisons êtes-vous mobilisée sur le terrain pour la viabilité hivernale ?
C’est ma deuxième saison en tant que magasinier, et avant cela, j’ai été ripeur pour une saison. Le ripeur est le co-pilote du chauffeur de la déneigeuse, pour le salage mécanique, afin que ce dernier se concentre pleinement sur ses manœuvres de conduite, et a en charge la télécommande pour saler la voirie. Il s’assure également que rien ne bloque le passage du véhicule, le guide dans les passages délicats, et vérifie le bon écoulement du sel dans la trémie et sur la rue. C’est un travail très physique.
Quelles expériences retenez-vous de ces années sur le terrain ?
Ce que j’apprécie pendant ces astreintes, c’est le sentiment d’appartenance à un groupe qui nait entre tous les agents, nous travaillons ensemble, pour une mission de service public. Je ressens cette volonté de la part de tous les agents de s’investir, de travailler collectivement, à l’unisson, comme une grande famille. Le fait de se retrouver en dehors des horaires de bureau, après notre journée de travail, cela crée des liens, et l’on peut compter les uns sur les autres : une cohésion d’équipe se crée, nous nous sentons vraiment utiles, en rendant service à la communauté.
Et les riverains nous le rendent bien ! L’année où j’étais mobilisée en tant que ripeur à Marnes-la-Coquette et Ville-d’Avray, je me souviens que nous avions été surpris par la quantité de neige sur une voie, le chauffeur a du descendre pour nous aider à déneiger, mais nous n’avions qu’une seule pelle pour déblayer et faciliter le passage de la déneigeuse : des habitants nous ont vu, et nous en ont apporté une, tandis qu’un autre nous prêtait main forte. Une entraide s’était créée, c’était très appréciable.